Il existe au moins un CD contenant toutes les oeuvres de Sibelius pour violon et orchestre, y compris le Concerto : celui de Christian Tetzlaff et du chef Thomas Dausgaard (Virgin 2002). Celui qui nous occupe aujourd’hui les contient toutes sauf le Concerto, avec en outre huit des nombreuses pièces pour violon et piano.
Le texte de présentation est fait pour l’essentiel d’une interview du violoniste français Nicolas Dautricourt (né en 1977), qui explique pourquoi et comment il n’a retenu qu’une partie de ce répertoire et exclu le concerto, que pourtant il a souvent joué mais, parado xalement, ne dit rien des oeuvres ellesmêmes. Sans entrer dans les détails, rappelons qu’elles sont toutes postérieures au concerto (1905), y compris l’Opus 2 dans sa forme révisée. Les deux Sérénades, les Deux mélodies sérieuses et surtout les six Humoresques, créées respectivement en 1915, 1916 et 1919, sont des pages très subtiles, magnifiquement écrites pour l’instrument soliste que soutient un orchestre transparent. Les Humoresques font parfois penser à Bartók, ce qui est rare chez Sibelius. La plus modeste Suite opus 117 (1929) ne fut entendue qu’en 1970. Son troisième mouvement est d’une grande virtuosité, ce dont Nicolas Dautricourt se tire à merveille, avec éclat. Mais ce qui frappe beaucoup, c’est son aptitude (et celle de l’orchestre) à tirer tout le potentiel expressif du moindre détail d’une musique en perpétuel changement, en perpétuelle mobilité. On pourra préférer le disque de Christian Tetzlaff, à cause de son programme, mais celui-là aussi est à marquer d’une pierre blanche.
TOUT SIBELIUS SAUF LE CONCERTO
Radio Classique
Une musique en perpétuel changement dont Nicolas Dautricourt et l'Orchestre de Vigo expriment avec éclat tout le potentiel.