Philip Glass décoré

Le compositeur américain a reçu la Médaille Nationale des Arts des mains de Barack Obama

« L’un des artistes les plus prolifiques, inventifs et influents de notre époque, qui a étendu le champ des possibles dans la musique avec ses opéras, ses symphonies, ses musiques de films et ses larges collaborations » : ainsi le président américain a-t-il salué la personnalité atypique de Philip Glass, sans doute le compositeur d’opéras vivant le plus joué dans le monde aux côtés de son compatriote John Adams. Considérée outre-Atlantique comme prestigieuse, la Médaille Nationale des Arts a été remise dans la même soirée à vingt-quatre artistes parmi lesquels Mel Brooke, Morgan Freeman et Sandra Cisneros.

Le parcours de Philip Glass est des plus atypiques : après avoir étudié auprès de Nadia Boulanger  et tâté du dodécaphonisme, il  rencontre Ravi Shankar au contact duquel se façonne son style minimaliste, reconnaissable entre tous : la répétition impitoyable, quasi rituelle et hypnotique d’arpèges et d’accords classés (d’où un retour à la tonalité) s’accompagnant d’une pulsation immuable.  Ce recours systématique aux mêmes procédés n’a pas manqué de lui attirer quelques critiques ; d’aucuns établissent un parallèle avec le plasticien Jeff Koons, lui aussi à la tête d’un catalogue abondant où les œuvres semblent les clones les unes des autres. La grande popularité de Philip Glass, outre l’accessibilité de son langage musical, tient sans doute à ses nombreuses partitions écrites pour le cinéma, dont Mishima de Paul Schrader (1985), Kundun de Martin Scorsese (1997) et The Hours de Stéphane Daldry (2002).