Dans un entretien avec l’AFP, Nicolas Dubourg, président du Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (Syndeac), fait part de sa colère après l’annonce gouvernementale du maintien de la fermeture des lieux culturels jusqu’au 7 janvier 2021.
Pour Nicolas Dubourg, le travail de milliers de salariés « tombe à l’eau »
« Aucune concertation n’a été menée avec nous: on ne comprend pas cette décision », déclare Nicolas Dubourg suite à l’annonce jeudi par Jean Castex du maintien de la fermeture des lieux culturels au moins jusqu’au 7 janvier alors qu’initialement ils devaient rouvrir, sous condition, le 15 décembre. « On découvre aujourd’hui, à cinq jours de la date annoncée que finalement les théâtres ne vont pas rouvrir. Ce sont des milliers de salariés partout en France à qui on explique que tout le travail qu’ils ont mis en œuvre ces derniers jours tombe à l’eau », déplore le président du Syndeac, qui dirige le théâtre de la Vignette à Montpellier.
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« On nous explique qu’il faut +éviter le brassage+ or précisément les mesures de protection sanitaire que nous avons mises en place dans les théâtres et les salles de spectacle respectent cette consigne alors que des personnes s’accumulent par ailleurs tous les jours dans les transports en commun, dans les magasins… », dénonce le président du syndicat qui regroupe 400 scènes nationales et centres dramatiques subventionnés.
Les annonces de @jeancastex annonçant la fermeture des théâtres pour au moins encore 3 semaines (!) sont totalement incompréhensibles.
A 5 jours de la réouverture, les équipes doivent tout annuler pour la 3e fois !
Les mesures de soutien financier ne suffisent plus.— Syndeac (@SYNDEAC) December 10, 2020
Selon Nicolas Dubourg, il n’a pas été précisé si le 7 janvier « sera la bonne date » de reprise
« Les comptes que nous demandons maintenant en tant qu’organisation professionnelle au gouvernement, c’est de comprendre les décisions qui sont prises », poursuit Nicolas Dubourg. « L’histoire des activités essentielles à la nation ne va pas pouvoir durer éternellement parce que nous notre vie en tant qu’artiste, en tant que théâtre c’est essentiel à notre vie et on fait partie de la nation », martèle-t-il. « Pour les équipes, il faut imaginer ce que ça veut dire ouvrir ou fermer. On a rappelé tous les spectateurs, vendu des billets, fait des transactions, préparé les plateaux, lancé les répétitions dans la perspective de jouer, on passe des commandes… et là on nous dit à cinq jours, vous restez fermés ».
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« Donc demain toutes les équipes vont devoir rappeler les spectateurs, rembourser les billets, appeler les artistes…Et ça n’a pas été préparé. Ce sont des traumas et pour certains c’est la troisième fois que ça se produit, ça veut dire une détresse psychologique. A un moment donné, on va assister à de vrais drames avec cette manière de gérer la crise par à coup », prévient Nicolas Dubourg. « On nous dit maintenant le 7 janvier, mais est-ce qu’il a été précisé +attention ne vous enflammez pas, ce ne sera sans doute pas la bonne date+ ? », conclut-il.
Philippe Gault (avec AFP)