Décès de Sir Neville Marriner

Le chef de l’Academy of St Martin-in-the-Fields s’est éteint à l’âge de 92 ans

L’Academy of St Martin-in-the-Fields a annoncé le décès ce 2 octobre de son fondateur en 1959, le chef britannique Sir Neville Marriner (1924-2016). Son nom est lié de manière indéfectible à cet orchestre de chambre (sur instruments modernes) à la tête duquel il réalisa des centaines d’enregistrements dont la majorité est dévolue au répertoire baroque. C’est en tant que violoniste (il enseigna l’instrument au Royal College of Music de Londres) qu’il fit ses premières expériences musicales, d’abord au sein de l’Orchestre Philharmonia à partir de 1952, puis du Symphonique de Londres de 1956 à 1968 tout en suivant les cours de direction d’orchestre de Pierre Monteux aux Etats-Unis. 

Ses premiers disques paraissent sous étiquette « L’Oiseau-Lyre », puis Argo (Decca). Les deux « Disques d’or » qu’obtient sa gravure des  Quatre Saisons de Vivaldi en 1971 permettent de rentabiliser l’ensemble des autres productions du label la même année et font l’effet d’une appréciable carte de visite. Marriner allait renouveler ce succès discographique en 1984 en signant la bande originale du film de Milos Forman,  Amadeus, vendue à plus de 6 millions d’exemplaires à travers le monde. Mozart était d’ailleurs l’un de ses compositeurs de prédilection, et son intégrale des symphonies de jeunesse reste une référence, ainsi que ses gravures du  Requiem (deux fois) ou de ses concertos pour piano avec Alfred Brendel en soliste, puis Ingrid Jacoby. Il dirigea également les formations symphoniques de Minneapolis (1979-1986) et Stuttgart en confiant provisoirement les rênes de l’Academy of St Martin à sa première violoniste, Iona Brown. Dernièrement encore, Sir Neville offrait le plus bel écrin à Cyprien Katsaris dans le  Concerto pour piano « L’Empereur » de Beethoven. Réputé pour son professionnalisme et sa courtoisie (il avait reçu le surnom amical de « Nev »), Marriner laisse un legs discographique considérable. Parmi ses compositeurs favoris, citons Haendel (enregistrement célèbre du  Messie), Corelli (intégrale des Concertos grossos), Rossini (intégrale des Ouvertures) ou Schubert, dont son intégrale des Symphonies inclut même diverses esquisses. 

Radio Classique lui rend hommage : 

– Duault Classique : aujourd’hui et demain mardi, à 17h 

– Soirée de Francis Drésel : mercredi de 20h à minuit