Le 5 avril, le remboursement par la Sécurité sociale de 8 séances par an chez le psychologue entre en vigueur. Le dispositif MonPsy s’adresse aux Français de plus de 3 ans, souffrant de troubles dépressifs et anxieux d’intensité « légère à modérée ».
« Ce dispositif ne laisse aucune marge de manœuvre pour le psychologue »
Le nouveau dispositif de soutien psychologique avait été annoncé en septembre par Emmanuel Macron. En effet, la crise sanitaire et les confinements ont permis de mettre en lumière les troubles psychiques de plus de 12 millions de Français. Pourtant, avant même son lancement ce dispositif a rencontré une très forte opposition des professionnels. Les 8 séances doivent effectivement être prescrites par un généraliste. Ce professionnel de santé décidera d’orienter ou non vers un psychologue inscrit sur la plateforme. Seuls les patients souffrant d’un trouble anxieux léger sont éligibles. Pourtant après 2 ans de crise sanitaire, Camille Mohoric-Faedi, psychologue et cofondatrice du collectif Manifeste Psy, martèle que les besoins sont énormes : « ce dispositif est prescrit de bout en bout. Ce qui ne laisse aucune marge de manœuvre pour le psychologue. Il n’a évidemment pas le temps en si peu de séances d’établir un bilan psychothérapique et d’apporter les soins nécessaires aux patients ».
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Ce dispositif est donc qualifié de poudre aux yeux par la profession. D’autant plus que les séances ont été fixées à 30 euros. Une rémunération qui est loin d’être viable selon le psychothérapeute Cyrille Le Jamtel : « Sur 30 euros, il reste 12 euros pour le psychologue. Cela serait compatible avec une médecine qui permet d’enchaîner les patients. Pourtant, la psychologie requiert du temps pour permettre aux malades de libérer leur parole et de se confier, notamment pour les plus jeunes ». Par ailleurs on remarque que sur les 70 000 professionnels en France seulement 1 300 participent pour l’instant à ce dispositif et qu’aucun n’est psychologue spécialisé dans l’enfance.
Rémi Pfister
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