Bien qu’ayant fait des débuts fracassants à 27 ans en remplaçant au pied levé Carlo Maria Giulini dans le Requiem de Cherubini à la tête de l’Orchestre du Concertgebouw le 7 novembre 1956, Bernard Haitink a su mener sa carrière avec beaucoup de circonspection. Sa connaissance de l’orchestre, il l’a doit avant tout à sa pratique d’instrumentiste (il intègre à 25 ans l’Orchestre de la Radio Néerlandaise) et à une discipline de fer. Peu expansif au pupitre – sa gestuelle, d’une rare économie, reste un modèle de lisibilité pour les musiciens – Haitink se distingue rapidement au disque (Philips essentiellement) dans le grand répertoire postromantique, dans lequel il est si facile « d’en faire des tonnes », gravant des référence indémodables. Chose rare : il excelle aussi bien dans Bruckner que dans Mahler, dont il est le deuxième chef, après Leonard Bernstein et aux côté de Georg Solti, à se lancer dans une intégrale discographique qui fera date.
Nous l’entendrons ce soir principalement à la tête de l’Orchestre de Chicago – dont il fut le chef principal de 2006 à 2010 – dans un concert du 8 novembre 2007 avec, au programme, le ballet Daphnis et Chloé de Ravel. Avant la Symphonie n° 7 de Bruckner (mai 2007), nous retrouverons Bernard Haitink cette fois-ci à la tête du Concertgebouw d’Amsterdam, pour accompagner Arthur Rubinstein dans le Concerto pour piano n° 1 de Brahms (août 1973).
Bernard Haitink dirige l’Orchestre de Chicago (2007)
Radio Classique