Ce matin à 8h15 sur Radio Classique
Stanislas Guerini, député LREM de Paris
Invité de Renaud Blanc
Champigny : pour le rétablissement des peines planchers ?
« Il ne faut pas légiférer dans l’urgence »
A propos de Champigny
« Il y a des zones dans notre pays où les jeunes ont le sentiment d’être bloqués. Il faut donc avoir deux réponses. Une sociale : investir dans les emplois francs, donner une chance à chacun. Et la réponse sécuritaire : Gérard Collomb a annoncé des expérimentations sur la police de sécurité quotidienne pour retrouver des liens plus fins avec la population, et pouvoir adapter des moyens policiers en fonction des territoires. »
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« Quand on regarde la vidéo de Champigny-Sur-Marne, c’est l’expression d’une haine envers la police. Je comprends les réactions à vif des policiers qui souffrent d’un manque de moyens et c’est pour cette raison que notre majorité a décidé de mettre plus de moyens pour le quotidien de nos policiers ainsi que pour le nombre d’effectifs de police et de gendarmes, il y en aura 10 000 de plus à la fin du quinquennat. »
A propos de la police
« Quand les policiers interpellent quelqu’un, je suis choqué de voir qu’ils tapent un rapport qui est envoyé à la justice car les systèmes informatiques sont trop obsolètes. Ce rapport doit être entièrement retapé à la main par un greffier. C’est un système très parlant, ce sont des millions d’heures perdues. »
A propos des peines planchers
« Il faut se méfier de ces réactions à chaud sur un incident qui devrait nous pousser immédiatement à légiférer dans l’urgence. Nous avons trop fait cela. Les peines planchers ont été opérantes entre 2007 et 2014, mais cela n’a pas renforcé l’application des peines. »
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« Si on retrouve les agresseurs de Champigny ainsi que les individus qui étaient autour, car non-assistance à personne en danger, et bien ce serait plus que des peines planchers qui s’appliqueraient (qui sont de 3 ans) et là en l’occurrence les peines encourues seraient de 7 ans. Les peines planchers ne résoudraient absolument pas ce problème-là. »
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« C’est l’ensemble de notre système entre la police et la justice qu’il faut repenser car il y a un engorgement qui est dénoncé de toute part. »
A propos de l’immigration
« Le premier acte politique que nous avons pris est d’augmenter le budget de l’immigration d’asile et d’intégration de 26%. C’est un des budgets qui a le plus augmenté. Nous nous sommes donnés les moyens pour ce sujet difficile. »
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« C’est une question délicate depuis bien longtemps que la France n’a pas su régler. »
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« Notre budget de l’immigration d’asile et d’intégration est de 1,2 milliard d’euros. 1 milliard pour l’immigration et 200 millions pour l’intégration. C’est encore trop faible. »
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« Il faut se donner les moyens à toutes les situations. (…) Il faut aussi se donner les moyens pour reconduire ceux à qui la France a dit qu’elle ne pouvait pas les accueillir. »
A propos de Notre-Dame-des-Landes
« Sur ce dossier, et depuis 40 ans, nous n’avons pas décidé. Et ce qui est attendu, c’est de prendre une décision. Le premier ministre a commandé un rapport qui a été extrêmement bien mené, avec une solution alternative qui est l’extension de l’aéroport de Nantes Atlantique. »
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« Il faut aussi étudier les deux solutions : soit construire l’aéroport, soit l’extension de l’aéroport de Nantes. Dans tous les cas, il faudra trouver une solution car le trafic aérien va doubler d’ici 2040. »
A propos des réformes engagées en 2018
« A la fin du mois de Janvier, les salariés vont bénéficier d’une augmentation de leur salaire net car nous avons fait le choix de diminuer les cotisations sur les salaires. C’est un résultat très concret. »
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« Dans les quartiers difficiles, 56 000 enfants ont bénéficié à la rentrée d’une classe dédoublée. Ils sont 12 par classe et cela marche formidablement bien. Et nous allons poursuivre ce mouvement-là, pour que tous les enfants des zones dites REP et REP +, puissent être dans des classes dédoublées. »
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« Au printemps prochain, il y aura une grande loi sur l’entreprise qui permettra à la fois de traiter de la question des seuils sociaux mais aussi de s’attaquer au partage de la valeur dans les entreprises. »
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« On a trop raconté aux Français qu’avec un coup de baguette magique, nous allions régler les problèmes structurels de notre pays, ce n’est pas vrai. »