Législatives : Emmanuel Macron, président de tous les Français ou chef d’un camp ?

REVELLI BEAUMONT/LEWIS JO/SIPA

Emmanuel Macron doit clôturer ce soir le séminaire de formation et de team building des candidats investis sous la bannière Ensemble qui réunit Renaissance, Modem et Horizons, et on peut s’en étonner.

En s’impliquant personnellement, Macron participe de la forme singulière que sont en train de prendre ces législatives

Réinvesti samedi, Emmanuel Macron a rappelé plusieurs fois depuis le 24 avril que la campagne présidentielle était terminée, et qu’il était le président de tous les Français – y compris ceux qui n’ont pas voté pour lui -. Il prononcera toutefois ce soir un discours pour galvaniser ses troupes à quelques semaines des législatives. La réunion partisane est certes fermée à la presse mais chacun sait que ses propos seront largement relayés. Alors question : Macron président de tous les Français ou chef d’un camp ? L’un de ses plus proches conseillers assume : « les présidents ont toujours indiqué aux Français le chemin à prendre lorsque des législatives se présentent. C’est la logique de la Ve. Et pourquoi Macron devrait il se l’interdire ? » Parce que, objecte-t-on, ses adversaires vont dénoncer un mélange des genres : « oui, sans doute », répond un autre proche du président, « mais, là il faut surtout de l’efficacité ».

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Emmanuel Macron est obsédé par l’idée de s’assurer une majorité stable

Le sous-entendu, c’est qu’ils actent que les législatives seront peut-être plus rudes que prévues. Le délégué général de LREM (future Renaissance), Stanislas Guérini précise : « président de tous les Français bien sûr, mais président pour agir, c’est-à-dire avoir une majorité de députés à l’Assemblée nationale ». Alors est-ce le signe que Macon perçoit un risque politique ? Peut-être, mais on ne peut en tous cas que constater son obsession depuis sa réélection : s’assurer une majorité stable alors qu’il peut craindre l’arrivée des extrêmes dans l’hémicycle avec des LR moribonds et la disparition du PS sous la coupe insoumise. En s’impliquant personnellement, Macron répond et participe de la forme singulière que sont en train de prendre ces législatives. Trois blocs et des poids lourds : un bloc de gauche sous suprématie LFI, avec Mélenchon, un bloc d’extrême droite, avec Marine Le Pen, et un Zemmour toujours là pour faire du bruit, et un bloc macroniste, avec qui ? Eh bien, tant qu’il n’aura pas trouvé son nouveau Premier ministre et formé son gouvernement, avec Macron !

David Doukhan

 

 

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