La presse française relate ce matin que dans la majorité, l’autorité d’Elisabeth Borne n’est pas complètement acquise. La Première ministre doit faire face à des attaques venant de son propre camp.
Les relations entre Elisabeth Borne et Gérald Darmanin seraient particulièrement tendues
Des guerres internes, du pragmatisme et de la poigne, c’est l’envers du décor du discours de politique générale en France. C’est en tout cas l’analyse des journaux du 6 juillet, à quelques heures de la prise de parole d’Elisabeth Borne. Avec cette question de L’Opinion : « à défaut de solliciter la confiance des parlementaires, la Première ministre parviendra-t-elle à casser la défiance ? ». Notamment celle de son propre camp, précise Le Parisien. En effet, tout le monde ne la joue pas collectif dans la macronie. Le journal poursuit en précisant qu’Aurore Bergé, la patronne du groupe Renaissance à l’Assemblée, s’est transformée en électron libre. C’est une femme au perchoir contre l’avis de Matignon raconte l’éditorialiste Marcelo Wesfreid. Face à la frilosité de l’exécutif, elle aurait également poussé le départ de Damien Abad. Borne est donc malmenée aussi par son propre gouvernement. D’ailleurs, cet après-midi à l’Assemblée selon Le Figaro, il faudra jeter un œil au premier rang pour constater les applaudissements pleins d’arrière-pensées.
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Emmanuel Macron compte les points et laisse faire
Notamment, ceux de Bruno Le Maire qui s’est auto reconduit à Bercy, ceux de Sébastien Lecornu qui ne veut en référer qu’au président et surtout ceux de Gérald Darmanin. En effet, il y aurait de « grosses fritures sur la ligne » avec la place Beauvau rapporte Le Figaro. Darmanin n’aimerait pas du tout le style froid, agressif et trop techno de la Première ministre. Il semblerait qu’Élisabeth Borne le lui rende bien. D’ailleurs un conseiller de l’exécutif résume crûment : « les loustics qui passent leur temps à faire de la popole, évidemment, ça l’emmerde ». Élisabeth Borne aurait même plaidé pour évincer Darmanin de l’Intérieur. Pendant ce temps, Emmanuel Macron compte les points et laisse faire. C’est son côté darwinien rapporte Le Parisien. Le journaliste Olivier Beaumont fait déjà un pari en affirmant que Borne est un casting rêvé pour Darmanin. « Elle va gérer toutes les crises et faire le sale boulot jusqu’au mi-mandat, avant d’être remerciée. Et il y a un coup à jouer ». La seule échappatoire sera donc de convaincre les Français à défaut de faire l’unanimité dans son propre camp.
Marc Bourreau